Jean-Baptiste Elissalde se montrait bien évidemment très déçu après la défaite face à l’Argentine. C’est la fin d’une histoire selon lui.
Jean-Baptiste Elissalde, dans quel état d’esprit êtes-vous après cette défaite ?L’Argentine mérite largement sa troisième place. Ils ont livré un gros combat et ont su nous prendre comme il le fallait. Il n’y a rien à redire sur leur victoire. Bien au contraire. En ayant fixé la barre très haut en début de Coupe du monde, tout s’est un peu arrêté après la défaite contre l’Angleterre. J’avais prévenu et j’avais senti que ça ne serait pas simple cette semaine. C’est triste pour les gens. Après avoir été adorés, on va se faire un peu tirer les oreilles. On a pourtant du mérite car on s’est entraîné énormément. Il y a eu un très bon état d’esprit.
Cette défaite doit forcément faire mal à votre fierté…Cela fait mal aussi d’un point de vue sportif. Nous avons été dépassés. En terme de fierté, nous avons un sentiment de trahison depuis le week-end dernier. Les gens avaient placé beaucoup d’espoirs en nous et nous n’avons pas su répondre présents. Nous avons essayé toute la semaine d’évacuer ce mal de tête mais cela a été très dur. La Coupe du monde s’est peut-être arrêtée lors de la demi-finale. C’était peut-être un peu trop tôt pour rebondir. Je n’ai pas à me justifier sur ce qui s’est passé ce soir (ndlr : vendredi) car les Argentins ont été bien plus forts que nous.
Cette Coupe du monde se termine tristement…Oui, c’est la fin d’une histoire. Tout simplement. Mais est-ce que la fin n’était pas la semaine dernière plutôt qu’aujourd’hui ? A titre personnel, je n’étais pas du tout dedans cette semaine. Je suis forcément déçu et amer pour les gens qui nous ont soutenus. Mais le groupe a été bien du début à la fin. On s’était bien remis du match d’ouverture et on a réalisé quelque chose d’extraordinaire face aux Blacks. Malheureusement, tout s’est fini après l’Angleterre.
« On a essayé de garder le sourire »
Avez-vous eu du mal à vous motiver cette semaine ?Oui, on a essayé de garder le sourire et de retrouver de la fierté. Mais quand quelque chose est cassé dans la tête, ça ne marche pas. Cela a été dur mais les Argentins, qui nous ont battus deux fois dans la compétition, méritent cette troisième place. Ils sont meilleurs que nous.
Peut-on parler d’un gros échec ?Non, car tout le monde s’est donné à fond. Je tiens à remercier le staff qui m’a permis de jouer et d’avoir des sélections. On pourrait parler de la technique ou de la tactique mais beaucoup de choses rentrent en compte dans le rugby. A commencer par le coeur qui n’y était peut-être plus cette semaine. Ce n’est pas une catastrophe mais il faudra se servir de ce match pour l’avenir.
N’avez-vous pas manqué de caractère face aux Pumas ?Oui, certainement. On a manqué de cœur. Nous étions énormément déçus la semaine passée car notre rêve s’était envolé. C’était différent pour les Argentins qui n’ont jamais annoncé qu’ils voulaient être champions du monde. Eux, ont mis énormément de cœur comme cela avait déjà été le cas en novembre dernier ou lors du premier match. Ils savent bien nous manipuler.